Six organisateurs en garde à vue pour avoir manifesté à Sainte-Soline
Le mercredi 28 juin 2023, six hommes âgés de 38 à 46 ans ont été placés en garde à vue pour « organisation de manifestation interdite sur la voie publique ».
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Six membres des syndicats et associations ayant appelé au rassemblement contre la « mégabassine » de Sainte-Soline le 25 mars 2023 ont été placés en garde à vue pour « organisation de manifestation interdite sur la voie publique », a indiqué le mercredi 28 juin 2023 le parquet de Niort.
Des « manœuvres d’intimidation »
Il s’agit de « six hommes, âgés de 38 à 46 ans et se revendiquant des collectifs Bassines Non Merci, Les Soulèvements de la Terre et de la Confédération paysanne », précise le procureur de Niort Julien Wattebled, dans un communiqué, où il n’a pas dévoilé leur identité. Pour deux d’entre eux, la garde à vue concerne aussi l’organisation de la manifestation du 29 octobre 2022, également interdite par la préfecture des Deux-Sèvres.
Les six organisateurs sont convoqués dans le cadre « des enquêtes […] concernant les infractions pénales commises à l’occasion de ces manifestations ». Deux autres responsables « représentant la CGT et Solidaires 79 » ont été également convoqués « pour être entendus en audition libre » au sujet de la manifestation d’octobre, ajoute le magistrat.
Dans un communiqué, la Confédération paysanne « dénonce ces manœuvres d’intimidation et de répression scandaleuses » où elle confirme la garde à vue de son ancien porte-parole national, Nicolas Girod, et du porte-parole de sa section des Deux-Sèvres, Benoît Jaunet. Les convocations ont eu lieu dans trois départements : Deux-Sèvres, Loire-Atlantique et Jura.
Une manifestation de soutien
À Rezé (Loire-Atlantique), une trentaine de personnes, dont des syndicalistes de la CGT, ainsi qu’un tracteur, étaient rassemblés mercredi matin devant la gendarmerie pour soutenir trois militants convoqués, qui habitent l’ex-ZAD de Notre-Dame-des-Landes, a constaté une correspondante de l’AFP. Selon la CGT, l’un d’eux est Basile Dutertre, un des porte-parole des Soulèvements de la Terre, dissous cette semaine par le gouvernement.
À Niort, le porte-parole du collectif Bassines Non Merci, Julien Le Guet, a estimé qu’un « nouveau Rubicon avait été franchi » avec cette convocation de responsables syndicaux « tout simplement parce qu’ils remplissaient leur mission de défense de l’intérêt général ». « On ne va pas laisser passer ça, vous pouvez essayer de couper des têtes, on est encore là pour un sacré bout de temps », a-t-il lancé avant d’entrer à la gendarmerie.
La semaine dernière, un homme de 42 ans a été condamné à dix mois de prison et écroué pour des violences contre des gendarmes commises lors de la manifestation de mars, qui avait fait 200 blessés parmi les manifestants, selon les organisateurs. Quatre autres hommes, interpellés la semaine dernière pour des faits survenus lors de ce rassemblement, seront jugés à la fin de juillet.
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